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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 23:05

Alors que janvier est traditionnellement le mois le plus froid en Corée, des records de froid - tant dans la durée qu'en niveau absolu de température - ont été enregistrés dans la péninsule. Cette situation affecte tout particulièrement les récoltes agricoles.

 

"Le froid continue à cause de ce qu'on appelle 'l'effet bloquant'. Avec un courant d'air du Nord-Ouest poussant les vents froids vers la Corée et des courants plus chauds des basses latitudes entourant la péninsule, le front du froid a toutes ses sorties bloquées", comme l'explique Kim Ji-young du service de prévision météorologique de l'Administration météorologique (sud-)coréenne (acronyme anglais : KMA).

 

De fait, des records de froid ont été enregistrés dans l'ensemble de la péninsule en janvier 2011. Selon la KMA, le mercure est descendu en-dessous de 10° C pendant 18 jours en janvier, soit la durée la plus longue depuis le précédent record de 1963 (25 jours). Sur l'ensemble du mois, à Séoul, la température quotidienne maximum a atteint - 3,6° C (autre record depuis 1963 : - 4,8° C) et les minimums matinaux -10,5° C (record depuis 1981 : - 10,8° C). Cette situation affecte notamment les déplacements intérieurs à l'occasion du nouvel an lunaire.

 

Korea.A2002361.0430.500m

Photo prise par un satellite le 27 décembre 2002, montrant la neige qui recouvre le sud-est de la Chine,

la Corée du Nord et une partie de la Corée du Sud (source : NASA)


Au Nord, le mardi 1er février 2011 le quotidien des Coréens du Japon Choson Sinbo a indiqué que les températures moyennes en République populaire démocratique de Corée avaient été inférieures à 0° C pendant 40 jours consécutifs, soit la durée la plus longue depuis 1945. Le gel des sols s'est aggravé par rapport à l'an passé, hypothéquant la récolte céréalière à venir - alors que la Corée du Nord, au climat plus rude que le Sud, lutte toujours pour l'autosuffisance alimentaire.

 

Sources :

- "Worst winter in decades threatens NKorea crops", AP, 1er février 2011

- "Seoul records coldest January in 5 decades", The Korea Times, 31 janvier 2011

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 20:03

Déjà frappée par de lourdes inondations cet été, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a été touchée par le typhon Kompasu début septembre. Alors que le typhon a causé cinq morts en Corée du Sud selon le dernier bilan disponible, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a indiqué, le 15 septembre 2010, que le passage de Kompasu avait causé des dizaines de morts et d'importants dégâts matériels. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) présente ses condoléances aux familles des victimes, confiante dans la capacité du peuple coréen à surmonter cette nouvelle catastrophe, tout en lançant un appel à la solidarité. 

 

kompasu_coree_du_nord.jpgDes "dizaines" de morts, des routes, des voies de chemins de fer, des cultures et des habitations "complètement ravagées" : l'agence officielle nord-coréenne KCNA a dressé un lourd bilan du passage du typhon Kompasu le 2 septembre 2010, dans le nord-ouest du pays, ayant entraîné des glissements de terrain et de fortes pluies. Le Sud avait déjà été frappé par Kompasu, qui y avait causé cinq morts.

 

Selon des sources sud-coréennes, la conférence du Parti du travail de Corée (PTC), prévue début septembre afin de renouveler les instances dirigeantes du PTC, a dû être reportée suite au passage du typhon Kompasu.

 

Alors que la RPD de Corée se remet à peine des inondations catastrophiques de cet été, qui ont conduit les Sud-Coréens à fournir une aide d'urgence à leurs compatriotes sinistrés du Nord de la péninsule, 30.000 hectares de terres agricoles et 3.300 immeubles d'habitation ont été détruits. Les réseaux d'alimentation électrique et en eau potable ont été partiellement interrompus, de même que le trafic ferroviaire et routier, bloquant l'acheminement des vivres et des médicaments. A moyen et long termes, les conséquences les plus graves portent sur les récoltes, alors que la Corée du Nord, handicapée par une géographie montagneuse qui restreint l'étendue des surfaces agricoles, continue de lutter pour l'autosuffisance alimentaire.

 

Toujours présente aux côtés du peuple coréen lorsqu'il a été éprouvé par les catastrophes naturelles, notamment après les inondations de l'été 2007, l'AAFC lance un appel à la solidarité. Le comité coréen de solidarité avec les peuples du monde de la République populaire démocratique de Corée a contacté l'AAFC, faisant part du souhait des autorités nord-coréennes d'améliorer notamment la pisciculture et de disposer de semences de plantes oléagineuses, qui pourraient être apportées par la délégation de l'AAFC qui se rendra en RPD de Corée début octobre ou être envoyées par container. Toutes celles et tous ceux qui veulent aider les populations coréennes peuvent nous contacter à l'adresse amitiefrancecoree@gmail.com 

 

Sources : AAFC, AP (dont photo)

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 17:21

La péninsule coréenne, dont le Nord a déjà payé un lourd tribut aux inondations de juillet-août, vient de subir une nouvelle catastrophe naturelle avec le passage du typhon Kompasu sur la côte sud-ouest et à Séoul, causant trois morts et de nombreux dégâts matériels selon un premier bilan. L'AAFC exprime ses condoléances aux familles des victimes, en formulant des voeux de prompt retour à la normale pour les millions de Coréens touchés.

 

 Le jeudi 2 septembre 2010, le typhon Kompasu s'est abattu sur le Sud de la Corée, alors que l'alerte météorologique avait été déclenchée la veille au Nord de la péninsule. Après avoir atteint l'île de Ganghwa, sur la côte ouest, le typhon Kompasu a frappé Séoul, où le vent a soufflé avec des pointes de 36 m/s dans l’œil du typhon, avant de se diriger vers la Mer de l'Est. Toujours en Asie de l'Est, en Chine, la tempête tropicale Lionrock a entraîné, selon un bilan provisoire, 4 morts et 44 disparus, dans les provinces de Fujian et du Yunnan.

 

typhon_kompasu.jpg

 

En Corée du Sud, un premier bilan fait état de trois morts. Un homme de 80 ans a été touché par la tuile d'un toit qui s'est envolé et est décédé pendant son transport à l'hôpital. Un autre est mort après la chute d'une branche d'arbre. Un troisième homme, septuagénaire, a été électrocuté. De nombreuses personnes ont été blessées, entraînant une surcharge des hôpitaux de la capitale.

 

Plus de 120 vols ont été annulés, dont tous ceux de l'aéroport international de Gimpo-Séoul, et le réseau de transports métropolitain séoulite a été partiellement interrompu. Le réseau électrique a été interrompu dans plusieurs régions, notamment dans le complexe industriel de Dangjin, dans le Sud Chungcheong. Les récoltes - riz, fruits - ont également été gravement affectées dans le Sud Jeolla. Enfin, il a été conseillé aux écoles maternelles de la capitale de fermer le jeudi 2 septembre.

 

Sources :

- BBC News, "Typhoon Kompasu hits South Korea capital Seoul", 2 septembre 2010

- KBS World, "Kompasu Leaves Trail of Damage, 2 Casualties", 2 septembre 2010

- Yonhap, "Le typhon Kompasu s'abat sur Séoul et la côte ouest", 2 septembre 2010 (dont photo)

 

 

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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 09:39

Les inondations qui touchent le Nord-Est de la Chine n'épargnent pas la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), notamment dans la région de Sinuiju, à la frontière sino-coréenne. Le 22 août 2010, l'agence officielle KCNA de la RPDC a annoncé que les forces militaires avaient été mobilisées pour venir en aide aux victimes des inondations, alors que 5.150 personnes ont dû être déplacées.

 

Sinuiju_21102010.jpg

 

Depuis la fin du mois de juillet, les inondations qui touchent l'Asie de l'Est ont également frappé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Les précipitations de ces derniers jours ont plus particulièrement affecté les régions du Nord-Ouest, situées à la frontière sino-coréenne.

 

Le 22 août 2010, l'Agence centrale coréenne d'informations (KCNA) a annoncé que, sur instruction du dirigeant Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale, l'Armée populaire de Corée avait été mobilisée pour venir en aide aux victimes des inondations à Sinuiju. Le centre ville a été submergé, forçant les habitants à se réfugier sur les toits de leurs maisons.

 

Des dizaines d'hélicoptères et des navires ont participé aux opérations d'évacuation de plus de 5.150 personnes.

 

Source : KCNA (citée par Xinhua)

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 23:44

Les pluies torrentielles qui ont lourdement touché l'Asie de l'Est n'ont pas épargné la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). En Chine, la province de Jilin, qui abrite le district autonome de Yanbian où réside une importante minorité sino-coréenne, a payé un lourd tribut humain aux plus fortes inondations dans cette région depuis un siècle. Les mêmes précipitations exceptionnelles ont été enregistrées de l'autre côté de la frontière sino-coréenne, à Sinuiju, et les autorités chinoises ont dû suspendre la circulation sur le fleuve Yalu (Tumen), à la limite de la Chine et de la RPD de Corée. Dans un communiqué daté du 5 août 2010 reproduit ci-après dans une traduction française, l'agence officielle nord-coréenne KCNA confirme les lourdes conséquences des inondations après les pluies torrentielles de juillet dans le pays, en l'absence à ce jour de bilan humain officiel chiffré. Les autorités nord-coréennes n'ont pas, pour l'heure, fait appel à l'aide internationale, à la différence de 2007. L'Association d'amitié franco-coréenne présente ses condoléances aux familles des victimes des récentes inondations en Asie, se tenant prête à se mobiliser auprès des populations coréennes en cas de besoin, comme elle l'avait fait en 2007 en partenariat avec le Secours populaire français.

 

flood_dprk_2010.jpgPyongyang, 5 août (KCNA) -- Il a été confirmé que les pluies torrentielles de juillet ont sérieusement affecté la vie de la population, les transports ferroviaires, l'agriculture et les autres secteurs économiques en République populaire démocratique de Corée.

 

Selon les informations disponibles auprès des organes compétents, dans le pays 5.560 immeubles d'habitation et plus de 350 bâtiments publics ainsi que des équipements de production ont été détruits ou inondés et 14.850 hectares de terres agricoles ont été submergés, ensevelis ou emportés.

 

Au total 673 immeubles d'habitation se sont effondrés dans la province de Jagang et 486 dans la province du Sud Hamgyong. Des pertes ont aussi été enregistrées dans ces régions et leurs habitants ont été sérieusement touchés par les fortes pluies.

 

Un nombre non négligeable d'établissements industriels ont été endommagés ou inondés, infligeant un coup à la croissance économique et à la vie de la population.

 

Deux transformateurs de 150.000 kilo-volt-ampères (KVA), un transformateur de 75.000 KVA et d'autres équipements énergétiques ont été brisés et des ballasts ensevelis sous des glissements de terrain, bloquant la circulation ferroviaire dans certaines régions.

 

Des berges se sont effondrées, des routes et des ponts sont inondés ou détruits dans les provinces du Sud Phyongan et de Kangwon et dans d'autres régions.

 

De nombreuses sections de canaux d'irrigation ont aussi été sérieusement endommagées.

 

Il est estimé que 7.380 hectares de terres agricoles ont été submergés dans les seules provinces du Sud Hwanghae, du Nord et du Sud Phyongan et du Sud Hamgyong, greniers à céréales du pays.

 

Les efforts sont en cours pour cicatriser les plaies des inondations dans les zones concernées.

 

Source : KCNA. Traduit de l'anglais par l'AAFC.

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 21:59

En visite à la ferme coopérative Migok à Sariwon, le dirigeant Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a réaffirmé le choix d'une agriculture respectueuse de l'environnement, sans engrais chimiques et sans pesticides. De fait, l'agriculture productiviste avait été de nature à aggraver les conséquences des catastrophes naturelles des années 1990.

SANY0143.jpg

Lors d'une visite d'inspection dans la ferme coopérative Migok de Sariwon, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il a souligné l'importance qui devait être accordée à l'agriculture pour élever le niveau de vie de la population. Selon l'agence officielle KCNA, dans une dépêche publiée le samedi 13 mars 2010, Kim Jong-il a déclaré : "il est important que le front agricole soit le front majeur dans le combat pour améliorer le niveau de vie du peuple", en appelant à porter tous les efforts pour augmenter la production, sur la base de choix respectueux de l'environnement. En effet, toujours selon KCNA, "il a souligné que la tendance actuelle du développement agricole était de procéder à une agriculture organique sans utiliser d'engrais chimiques ni de pesticides", en ajoutant qu' "il était nécessaire d'appliquer activement les méthodes organiques et les autres nouvelles méthodes, ainsi que les technologies agricoles". 

L'AAFC et ses homologues belges de Korea-is-one (KIO) avaient pu constater - et appuyer - le choix d'une agriculture biologique, lors de leurs voyages d'études en République populaire démocratique de Corée. En particulier, en 2005, des membres de la délégation de KIO avaient plaidé pour l'utilisation des seuls engrais naturels.

Alors que la Corée du Nord lutte toujours pour l'autosuffisance alimentaire - le recul de la production agricole en 2009, par rapport à 2008, faisant peser des
menaces sur la sécurité alimentaire de la population - l'engagement pour une agriculture respectueuse de l'environnement tire aussi les conséquences des inondations et des sécheresses, très marquées en Corée du Nord depuis le début des années 1990. Ces catastrophes climatiques avaient entraîné une diminution des surfaces agricoles et un appauvrissement des terres, que l'utilisation d'engrais chimiques avait alors aggravé en tendant à épuiser les sols. Pour répondre au défi de nourrir tous les Nord-Coréens, les autorités de RPDC ont fait d'autres choix que l'agriculture productiviste.
 
Sources : AAFC,
Xinhua (citant KCNA)
Photo
Alain Noguès (2008)
 

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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 14:00

Depuis plus d'un demi-siècle, la zone démilitarisée (DMZ) est devenue une frontière de fait entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République de Corée (du Sud). Si ce vestige de la guerre froide a figé la division de leur patrie pour plus de soixante-dix millions de Coréens, il abrite aussi une faune et une flore exceptionnelles qui doivent consacrer son rôle de réserve naturelle, même après la réunification.

Longue de 248 km, sur une largeur d'environ 4 km de part et d'autre du trente-huitième parallèle, la zone démilitarisée reste une région de tension extrême, héritée de la guerre froide. Mais la fixation de la division de la Corée selon cette ligne a également eu une conséquence inattendue : une faune et une flore exceptionnelles s'y sont développées. Ce rôle de réserve naturelle devra être préservé après la réunification.

On compte, parmi les espèces animales présentes, la grue de Mandchourie, le faisan à queue zébrée, le canard au bec tacheté, la mouette à queue noire, les grues à poil blanc et à couronne rouge, des tortues d'eau douce et plusieurs espèces de papillons. Des ours, des chats sauvages, des léopards, des biches et des tigres de Sibérie, espèce en danger critique d'extinction, vivent dans les zones les plus escarpées.

Plusieurs voix, notamment celle de Nelson Mandela - qui a fait cette demande auprès des Nations-Unies - se sont élevées pour transformer la DMZ en un parc de la paix, de préférence à des projets touristiques, ou encore économiques, qui prendraient en compte la situation exceptionnelle de la DMZ, entre Kaesong et Séoul. Toutefois, le déminage et le raccordement des voies ferrées sont des opérations de réhabilitation nécessaires, mais de nature à menacer un écosystème fragile.

Par ailleurs, le "chemin de la mémoire", créé du côté Sud par la France sur les lieux de combat de la guerre de la Corée, se situe à proximité immédiate de zones à haute valeur environnementale et pourra qualifier notre pays, notre moment venu, pour apporter son concours à la transformation de la DMZ en un parc naturel d'une richesse exceptionnelle.

Sources : AAFC et Robert Willoughby, North Korea. The Bradt Travel Guide, édition 2003, p. 142

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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 23:00

Face au renchérissement des prix du pétrole, le gouvernement sud-coréen a pris des mesures visant à économiser l'énergie dans les administrations, et pourrait bientôt les étendre au secteur privé. L'urgence qui entoure de telles mesures tend à montrer que ce qui est arrivé à la Corée du Nord -- un pays ayant atteint un certain niveau de développement industriel mais soudain privé de ses sources d'approvisionnement énergétique à bon marché -- n'a pas servi d'avertissement à sa voisine du Sud et au reste du monde.

 

Face à la montée des prix mondiaux du pétrole, alors que le baril de brut de Dubaï, la référence en Corée du Sud, dépasse les 140$, le gouvernement de Séoul a annoncé le 6 juillet 2008 une série de mesures destinées à économiser l'énergie.


A partir du 15 juillet, une circulation alternée a été mise en place dans plus de 800 administrations : en fonction du numéro d'immatriculation de leur véhicule, les fonctionnaires ne pourront circuler que les jours pairs ou impairs et devront emprunter les transports publics les autres jours afin de se rendre au travail.


D'autres actions sont envisagées, comme un usage plus restrictif de la climatisation dans les bureaux ainsi qu'une réduction de 30% de l'utilisation des véhicules officiels dont la moitié seront remplacés par d'autres consommant moins d'énergie ou hybrides d'ici à 2012.


Le gouvernement sud-coréen a aussi pressé le secteur privé de participer à cet effort, en recommandant à tous les citoyens de moins utiliser leur voiture et aux propriétaires de magasins d'éteindre leurs enseignes lumineuses plus tôt.


Toujours dans le cadre de cette campagne d'économie, la Corée du Sud a prévu de réduire l'ampleur des exercices militaires effectués régulièrement par ses 680.000 soldats.


Le ministère sud-coréen de la Défense envisage ainsi de diminuer sa consommation de pétrole de 14% en 2008, en révisant à la baisse le nombre d'exercices militaires engageant chars, navires et avions. Les manoeuvres seront écourtées, remplacées par des simulations sur ordinateurs. Ces mesures sont effectives depuis le 8 juillet.


Dépourvue de ressources naturelles, la Corée du Sud importe tout son pétrole et intensifie actuellement sa "diplomatie énergétique" afin d'assurer la stabilité de ses approvisionnements dans un contexte mondial de hausse des prix de l'énergie.

Dans la péninsule coréenne, depuis les années 1990, on croyait la pénurie énergétique "réservée" au Nord (ci-contre, la centrale thermique de Pyongyang en août 2006). Mais la Corée du Sud est maintenant menacée à son tour et contrainte de prendre des mesures dans l'urgence.

 

La crise énergétique, alimentaire et environnementale que traverse sa voisine du Nord depuis plusieurs années aurait pourtant dû servir d'avertissement. Comme l'écrit John Feffer, codirecteur de Foreign Policy In Focus à l'Institut des études politiques de Washington, et auteur de nombreux articles et livres consacrés à la Corée :



"L'effondrement de l'agriculture nord-coréenne dans les années 1990 n'était pas imputable à son retard. En fait, la Corée du Nord pouvait s'enorgueillir d'une des agricultures les plus mécanisées d'Asie. Même s'ils revendiquaient leur auto-suffisance, les Nord-Coréens dépendaient en réalité beaucoup des importations de carburant bon marché. [...] L'énergie fortement subventionnée arrivant de Chine et de Russie aida à faire fonctionner les bataillons de tracteurs nord-coréens. Elle contribua aussi à faire de la Corée du Nord un des plus gros utilisateurs mondiaux d'engrais, un produit pétrolier. Quand, à la fin des années 1980, les Soviétiques et les Chinois arrêtèrent de financer ces importations énergétiques, les tarifs internationaux de l'énergie devenant aussi la norme pour eux, les Nord-Coréens eurent un réveil difficile [...]


La politique économique particulière suivie par la Corée du Nord n'a pas causé la famine dévastatrice qui a suivi. Une planification hautement centralisée et les prétentions à l'auto-suffisance n'ont fait que rendre le pays prématurément vulnérable aux tendances qui affectent aujourd'hui le reste de la planète.


Comme les Nord-Coréens, notre dépendance vis-à-vis d'une énergie relativement peu chère faisant fonctionner notre agriculture industrialisée et nos usines forme maintenant un mélange mortel avec les pénuries alimentaires et un dérèglement climatique qui ne fait que commencer, nous poussant vers le précipice. [...]


Après les attaques du 11 septembre 2001, le monde entier exprima immédiatement sa solidarité en proclamant 'Nous sommes tous des Américains'. Si nous ne faisons pas des choix politiques concernant l'énergie, l'agriculture et le climat, en remplaçant l'idolâtrie de la croissance effrénée au coeur des économies capitaliste et communiste, le slogan du 21ème siècle pourrait bien être 'Nous sommes tous des Nord-Coréens'."



Ces deux photos ont été prises par un satellite d'observation à quelques mois d'intervalle en 2003 et illustrent le lien entre pénurie énergétique, dégradation de l'environnement et crise alimentaire :

à gauche, on aperçoit en Corée du Nord, en particulier près de la côte ouest, de vastes zones touchées par la déforestation. L'abattage massif d'arbres a servi à dégager de nouvelles terres pour l'agriculture et à pallier la pénurie d'énergies fossiles après l'effondrement du bloc soviétique, pénurie observable sur la photo de droite prise de nuit. Mais la déforestation a été aussi une des causes majeures des conséquences dramatiques des inondations sur les récoltes et sur la situation alimentaire en Corée du Nord.

La photo de la péninsule coréenne prise de nuit sert souvent aux adversaires de la RPDC à opposer, dans une analyse partiale et partielle, la Corée du Sud et son dynamisme économique à la Corée du Nord plongée dans la crise.

Pour combien de temps encore ?

 


(sources : The Korea Times, CNN, Foreign Policy in Focus)

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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 20:46

Le 1er mai 2008, la Corée du Sud a procédé aux premières importations de céréales génétiquement modifiées, à base d'OGM, depuis la réglementation de ce commerce en 2001. Ce choix des industries agro-alimentaires a soulevé la colère des associations de défense des consommateurs et de l'environnement.

L'arrivée à Ulsan, le 1er mai 2008, de 63.000 tonnes de céréales américaines génétiquement modifiées, à base d'OGM, a été accueillie par des manifestations de protestation des associations environnementales et de défense des consommateurs. Il s'agissait de la première d'importations d'OGM en Corée du Sud depuis la réglementation de ce commerce dans le pays en 2001.


Zones de culture des OGM en 2005


Dans un communiqué commun, les associations environnementales et de défense des consommateurs ont souligné que la sécurité des OGM n'était pas totalement vérifiée, en pointant les dangers de leur utilisation dans l'alimentation humaine.

Les groupes agro-alimentaires sud-coréens qui ont importé les céréales génétiquement modifiées pour les utiliser dans les gâteaux, les glaces, les boissons et d'autres produits alimentaires, se sont justifiés en affirmant qu'ils n'avaient pas d'autres choix, compte tenu de la raréfaction des céréales sur le marché mondial, dans un contexte où la Chine a suspendu ses exportations. 

Selon les données du ministère de l'agriculture, la Corée du Sud a importé 10,5 millions de tonnes de céréales l'an dernier, dont 8,2 millions de tonnes ont été destinées à l'alimentation animale, et 2,3 millions de tonnes à l'alimentation humaine. (source : The Associated Press)

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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 14:51
La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'est associée à la célébration internationale du Jour de la Terre, le 22 avril 2008. La sensibilisation des Coréens aux questions d'environnement est au coeur des campagnes menées deux fois par an, au printemps et en automne.



Chaque 22 avril, le Jour de la Terre (cf. drapeau officieux ci-dessus) marque la naissance du mouvement environnemental actuel, en 1970, à l'initiative du sénateur américain du Wisconsin Gaylord Nelson.

La RPDC s'est à nouveau associée à la célébration internationale du Jour de la Terre, le 22 avril 2008, en mettant l'accent sur la sensibilisation des Coréens aux questions d'environnement par des actions pratiques, en soulignant en particulier le lien entre les modes de consommation et le réchauffement climatique.

Deux campagnes nationales sont menées chaque année, au printemps et à l'automne, sur la protection de la Terre et de l'environnement.

La connaissance des changements climatiques a été intégrée dans les enseignements universitaires, et donne aussi lieu à des opérations d'information dans les médias. (source : KCNA)
 

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